unite 2

les grands modeles ideologiques

LE
MODELE SOVIETIQUE

chapitre 1

une ideologie a la conquete du monde

Mise en place progressivement en Russie (puis U.R.S.S.), suite à la révolution prolétarienne de 1917, le "modèle soviétique" s’est présenté entre 1946 et 1991 en tant qu’alternative au modèle développé par les E.U..

Chaque dirigeant politique soviétique mettra sa griffe avant l’effondrement du système en 1991.

Après la Seconde Guerre mondiale, un dualisme idéologique se met en place à la surface de la planète.

L’idéologie de la "Grande Union des Républiques Socialistes Soviétiques" se propagera au monde entier (en 1950 1/3 de l’humanité est converti contre 8 % en 1939), avant de s’effondrer, du fait de nombreuses contradictions internes ...

Avant d’aller plus loin : FICHE SUR LA PHILOSOPHIE MATERIALISTE

Qu’est-ce qui caractérise le modèle soviétique ?

Quelle a été l’évolution de son influence depuis 1945 ?

1. qu’est-ce que le modele sovietique ?

Le régime soviétique est basé sur 3 principes :

§ un parti unique,

§ la terreur,

§ une économie de commandement.

Ces différents noyaux se sont modifiés selon les personnalités des dirigeants qui se sont succédés.

2.1. une democratie populaire

2 page 121

Lire le texte et répondre à la question.

Né du marxisme et du léninisme, 1’U.R.S.S. se veut en apparence une démocratie de type “ populaire ”.

Elle s’appuie sur les masses du prolétariat.

2.1.1 un etat federal

L’U.R.S.S. est, depuis 1924, un Etat fédéral, une “ Union ” de 15 Républiques Socialistes “ Soviétiques ”, libres selon la Constitution, mais dans la réalité, toutes dépendantes de Moscou.

Chacune de ces 15 républiques est subdivisée, selon le principe des poupées gigognes, en républiques ou régions autonomes.

Moscou et la Russie ont toujours dominé, voire méprisé le reste de l’U.R.S.S..

La russification du pouvoir est un élément incontestable, même si durant le stalinisme, les géorgiens furent à la mode...

Cette russification est en partie à l’origine de l’éclatement de la Fédération.

Comment la bureaucratie moscovite pouvait-elle, en effet, appréhender la réalité des situations aussi diverses que lointaines des autres républiques ?

2.1.1 des institutions fantoches

L’équivalent du “ congrès ” américain est une assemblée : le “ Soviet suprême ” (soviet en russe : conseil) .

La comparaison avec les E.U. s’arrête là.

2.1.1 un parti unique : le parti communiste

Le pays est entièrement contrôlé par le seul parti autorisé (parti unique) le P.C.U.S. : Parti communiste de l’Union Soviétique.

Les organes étatiques n’ont pas de réels pouvoirs.

En effet, le pouvoir n’est pas entre les mains de l’Etat, mais du Parti Communiste, lequel obéit aveuglément à son “ Secrétaire Général ”, lequel est aussi chef de l’Etat et chef de l’armée.

Le Secrétaire Général contrôle :

- le Secrétariat ;

- le Bureau politique (12 membres maîtres de l’U.R.S.S.) ;

- le Comité central (481 membres réunis 2 fois par an).

Le Congrès est la réunion du Parti.

Ces réunions renforcent l’emprise du Secrétaire Général.

Depuis 1921, le centralisme démocratique -page 120- s’impose.

Aucune contestation n’est admise, ni dans le parti, ni hors du parti.

Toute idée jugée déviante est interdite et ses détracteurs pourchassés, voire éliminés physiquement.

Le P.C. est censé regrouper l’élite du peuple, même si l’élite réelle a été purgée, dès lors qu’elle représentait un danger pour son secrétaire général : cf. les purges staliniennes.

2.1.1 un systeme repressif fort

Un système répressif a été soigneusement mis en place.

Tcheka (sous Lénine) (Commission Extraordinaire 1917-1922) è Guépéou (1922-1934) è N.K.V.D. (Commissariat du Peuple aux Affaires Intérieures, 1934-1946) è K.G.B. (Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti = Comité de Sécurité de l’Etat, 1954-1991, service secret).

Chacun est épié par ses collègues, voisins... qui dénoncent les comportements « anti-socialistes ».

Les Goulags sont des camps de concentration et de travail forcé.

Ils réunissent les détenus de droit commun et prisonniers politiques.

A cela, on ajoutera les hôpitaux psychiatriques chargés de rééduquer les opposants déclarés “ aliénés ”.

…LES APPARATCHIKS* (bureaucrates)

Ces fonctionnaires et membres permanents du Parti encadrent la population. (3 page 51)

Ils sont mieux traités :

§ Logements plus grands ;

§ Magasins spéciaux mieux achalandés…

Ils forment une nouvelle bourgeoisie.

2. une economie communiste

2.1. une tentative de mise en place de l’ideologie marxiste

2.1.1 rappels sur la philosophie materialiste

LE MATERIALISME DIALECTIQUE

L’Univers présente un tout matériel, i.e. qu’ici, il n’y a pas de place pour des conceptions religieuses.

La pensée marxiste est basé sur l’athéisme.

L’Univers est dynamique.

Le dynamisme réside dans les contradictions internes de chacune des composantes du système.

LE MATERIALISME HISTORIQUE

Tous les phénomènes historiques, politiques et sociaux dépendent du facteur économique.

L’économie est le guide absolu.

La société dans laquelle Marx évolue est celle du capitalisme triomphant.

Par constat, il relève l’antagonisme entre le patron et l’ouvrier.

La lutte des classe devient un des moteurs de la dynamique...

2.1.1 une economie sous controle etatique

2) le modèle économique et social

Document : cf. lire la page 120 Nathan

a-économique

influence des idées socialistes

économie planifiée : plan quinquennal

entreprises d’État prises en charge par la collectivité

L’État est le seul propriétaire depuis 1928 (Industrie, commerce, moyens de transport, terre)

b-social

Société sans classes, sans exploitation des hommes où existerait l’Égalité

Culture accessible à tous :

accès à l’éducation, aux sports, à la culture

accès aux soins

absence de liberté (police politique KGB)

Document : Nathan p 121.4

En fait, il existe la Nomenklatura (une élite du Parti, de l’armée, de la bureaucratie, des arts)

NATIONALISATION DE L’OUTIL DE PRODUCTION

Sur le plan économique, c’est l’application du communisme, c’est-à-dire la propriété commune de la terre, des usines, des services :

§ à la campagne, on a 2 variantes de coopératives :

§ les kolkhozes (fermes collectives) ;

§ les sovkhozes ;

§ dans le monde urbain, les combinats sont des entreprises industrielles géantes gérées directement par l’Etat.

§ Obligation d’appartenir soit :

- à un KOLKHOZE (« exploitation collective » en russe) : coopérative d'Etat où les terres, le bétail et les matériels étaient mis en commun ;

- à un SOVKHOZE : grande ferme créée sur des espaces vierges où la terre et les productions sont la propriété de l'Etat et où les paysans sont les salariés de l'Etat.

Nationaliser : faire passer une entreprise sous le contrôle de l'état.

Staline charge un organisme bureaucratique le GOSPLAN* de la planification* de l’économie.

But : rattraper le retard industriel, augmenter la production (6 page 47)

Il faut :

§ prévoir les besoins du pays pour les 5 ans à venir

§ définir des priorités 

§ fixer les objectifs de production de milliers d'entreprises d'U.R.S.S.

§ coordonner les productions nécessaires…

Le 1^er plan quinquennal (octobre 1928) accorde la priorité à l’industrie lourde (mines ® sidérurgie...) et aux biens d’équipement (machines-outils, trains, camions...).

è Multiplication des combinats (groupement sur un même lieu de plusieurs industries complémentaires).

UNE PLANIFICATION D’ETAT : LE GOSPLAN

L’Etat prétend tout planifier au travers d’une énorme bureaucratie.

Le Gosplan fixe les objectifs (il privilégie l’industrie lourde) et fournit les moyens sans souci de rentabilité.

UNE PROPAGANDE AU SERVICE DE L’IDEOLOGIE

Une intense propagande veut convaincre le peuple qu’il est le plus avantagé de la Terre.

S’il est vrai qu’il n’y a pas de chômage, que les prix sont bas et beaucoup de services “ gratuits ” (santé), il est vrai aussi que les salaires sont dérisoires, les conditions de vie très médiocres du fait de la rareté de tout (illustrée par les queues devant les magasins et la difficulté à se loger) tandis qu’une classe de privilégiés s’est constituée : la Nomenklatura formée des cadres du P.C. affectés partout aux postes de direction.

chapitre 2

un rayonnement planetaire

Chronologie  des “ secrétaires généraux du PC ”

1922-1953 Staline

1953-1964 Khrouchtchev

1964-1982 Brejnev

Ces trois hommes, très dissemblables, ont mis chacun quelques années pour s’assurer tous les pouvoirs puis ont exercé dictatorialement.

1982-1984 I. Andropov

1984-1985 P. Tchernenko

1985-1991 Gorbatchev est celui qui a tué le système en essayant de le réformer.

Résumer Biographies pages 338 –349

Un “ empire ” va se constituer en 30 ans, puis éclater en 7 ans entraînant même la disparition de l’U.R.S.S.

§ De 1945 à 1948, l’U.R.S.S. s’est créée un glacis de pays satellites en Europe de l’Est.

En position de force dans des pays qu’elle a “ libérés ”, elle a favorisé l’accession au pouvoir de P.C. tout dévoué.

Le “ coup de Prague ” en Mars 1948 transforme en démocratie populaire le dernier pays qui ait résisté au processus.

Des pouvoirs répressifs de type stalinien se mettent en place.

§ Le Viet-Nam Nord, la Chine (sans que l’U.R.S.S. y soit pour grand chose) et la Corée du Nord deviennent communistes durant la même période.

§ En 1959, Cuba, aux portes mêmes des E.U. choisit le modèle soviétique et cherche à gagner d’autres pays d’ Amérique Latine..

§ Dans les années 1970, un certain nombre d’anciennes colonies africaines et asiatiques et de pays du Proche-Orient choisissent le camp et/ou le modèle soviétique qui a toujours été ennemi de la colonisation.

Le “ bloc soviétique ” se structure économiquement et militairement :

· C.A.E.M. (1949),

· Pacte de Varsovie (1955) et divers accords particuliers.

Voir cartes page 129

Il peut compter sur la fidélité des importants P.C. des pays occidentaux gagnés par nombre d’artistes et d’intellectuels (Picasso, Sartre…).

Toutefois, l’ordre imposé par Moscou n’est pas accepté partout et successivement l’Allemagne de l’Est, la Hongrie, la Tchécoslovaquie puis la Pologne réagiront contre.

Ces tentatives seront réprimées par la force, mais discréditeront le communisme en Occident.

§ En 1979 l’U.R.S.S. veut réaliser une vieille ambition impériale : accéder aux mers du Sud.

Elle s’implante en Afghanistan, mais s’enlise dans une guérilla tandis que commence l’effritement interne.

chapitre 3

l’implosion du modele

1. La décomposition intérieure

Staline avait voulu financer l’industrie au frais de l’agriculture : résultat, elle était gravement sous productive, les paysans accordant tous leurs soins au petit lopin privé que le système leur laissait.

Comble de l’humiliation l’U.R.S.S. sera réduite à importer… des céréales des E.U...

Seule l’industrie de l’armement était capable d’une production de qualité.

Elle représentait d’ailleurs 20% du P.N.B..

Les autres secteurs ne produisaient qu’insuffisamment et de mauvaise qualité.

Démotivés, les ouvriers se réfugiaient dans l’absentéisme, offraient ce qu’ils avaient détourné ou produit en cachette sur le marché noir, se consolaient dans l’alcool.

Tandis que la natalité s’effondrait, l’espérance de vie diminuant vu l’inefficacité croissante des services de santé et les ravages de pollutions diverses…

L’Etat, pour sa part s’ankylosait d’année en année.

Les espoirs suscités par Khrouchtchev qui avait dénoncé en 1956 les crimes de Staline (déstalinisation) se sont éteints quand il a abusé à son tour de ses pouvoirs.

Lorsqu’il a voulu s’en prendre à la bureaucratie inefficace, il a été renversé par ceux qui se sentaient menacés (1964).

L’équipe qui lui a succédé, celle de Léonid Brejnev a transformé l’U.R.S.S. en gérontocratie paralysée.

2. L’effondrement du système

Quand en 1985 parvient à la tête du P.C. le plus jeune secrétaire général depuis la guerre : Mikhaïl Gorbatchev (54 ans), des espoirs de changements se révèlent.

Par la “ Perestroïka ” (restructuration) Gorbatchev veut restructurer l’économie en lui insufflant une dose d’autonomie, voire même un secteur privé.

Par la “ Glasnost ” il entend abolir la “ langue de bois ” (langage de propagande) et la censure et réformer les institutions dans le sens de davantage de démocratie.

C’est cette démarche qui aboutit à la légalisation d’une “ opposition ” et, en juin 1991, à l’élection au suffrage universel de Boris Eltsine comme Président de la République Socialiste Soviétique (RSS) de Russie, la principale de l’Union.

Cette thérapie a plutôt tué le malade.

Les contradictions de la Perestroïka et la résistance qui lui a été opposée ont fait que la situation économique s’est dégradée, rendant la vie quotidienne encore plus difficile.

L’incompétence de l’U.R.S.S. s’est révélée au grand jour avec la catastrophe de Tchernobyl en 1986 (Libération d’un nuage radioactif depuis une centrale nucléaire dont le réacteur avait fondu), et enfin des troubles indépendantistes se sont mis à agiter les RSS du Caucase et des ex-Etats Baltes.

Ces échecs intérieurs ont contraint l’U.R.S.S. à adopter un profil bas sur le front de la politique internationale :

§ accords de désarmement avec les E.U. (Washington 1987),

§ retrait d’Afghanistan,

§ retrait de l’aide aux guérillas communistes et aux pays devenus récemment communistes dans le Tiers-Monde, d’où la perte de la plupart de ces points d’appui.

Gorbatchev laissera le rideau de fer s’effondrer en 1989 et, l’été 1991, fragilisé par une tentative de coup d’Etat, il ne put s’opposer à la proclamation de l’indépendance des différentes RSS.

Chef d’une coquille vide, il démissionna à Noël 1991 laissant le terrain à son rival Eltsine.

L’U.R.S.S. avait vécu, la Russie renaissait allégée des anciennes RSS qui n’étaient en fait qu’un empire colonial déguisé.

La CEI ou communauté d’Etats indépendants relie toutefois les Etats issus de l’ex-U.R.S.S.