COMPOSITION
COLLABORER OU RESISTER ?
Dans
leur grande majorité, les populations européennes subissent l'Occupation.
Les
Allemands peuvent s'appuyer sur des minorités qui collaborent, mais à partir de 1942-1943, les résistances
s'organisent et deviennent une force
de déstabilisation.
Après
avoir envisagé les différentes formes de collaboration, nous montrerons comment
la résistance, phénomène diffus et ponctuel, s’est organisé afin de participer
activement à la Libération.
1 LES
FORMES DE LA COLLABORATION
1.1
LA COLLABORATION
D’ETAT
Pétain
pense adoucir les clauses de l’Armistice en offrant à Hitler une politique de
« collaboration », le 24 octobre 1940 à Montoire.
La
« Révolution Nationale » d’où doit naître la « France
Nouvelle » est une sorte de fascisme paternaliste.
Pétain
a 84 ans !
Le travail (agriculture,
artisanat), la famille, la patrie, le chef sont les mots clés.
Aux
côtés de Pétain, l’amiral Darlan (février 1941 à avril 1942) puis, l’ancien
Président du Conseil Pierre Laval (après avril 1942) organisent un culte de la
personnalité du maréchal qui dissimule leurs propres ambitions.
Dès
novembre 1942, avec l’occupation de la zone Sud, après le débarquement allié en
Afrique du Nord et le sabordage de la flotte française à Toulon, le régime a
perdu toute autonomie d'action.
Il
se compromet alors de plus en plus aux côtés des collaborationnistes et des
Allemands dans la lutte contre les résistants et les communistes, tandis que
les juifs sont soumis à la ségrégation puis à la déportation.
1.2 LE COLLABORATIONNISME
Dans
les pays occupés, les Allemands trouvent des relais de propagande dans des mouvements pro-nazis.
Ces
collaborationnistes veulent faire de
leur pays, un Etat fasciste.
Certains
partis nazis existaient dès avant guerre, comme le Mouvement National Socialiste hollandais de Mussert (NSB).
Le
mouvement rexiste du Belge Degrelle, à l'origine monarchiste, évolue vers l'adhésion au nazisme et appelle par
anticommunisme à aller se battre sur
le front russe aux côtés des Allemands.
L'antisémitisme
alimente également le
collaborationnisme d'intellectuels tel le Français Brasillach.
A
partir de 1943, ces associations franchement nazies ont un poids renforcé dans les gouvernements des
pays occupés.
La
collaboration est parfois le fait d'initiatives individuelles : la participation aux massacres de Juifs à l'Est, l'enrôlement dans les Waffen SS...
Les délations de Juifs et de résistants sont autant de formes plus quotidiennes
de la collaboration individuelle. Certains
industriels, qui ont parfois profité de l'aryanisation, fournissent directement
la Wehrmacht. Il s'agit ici plutôt
d'une collaboration économique.
2 LES DEBUTS DES RESISTANCES EUROPEENNES
Au
début de la guerre, la résistance est minoritaire et éclatée.
La
résistance extérieure, comme celle qui
s’organise autour du général de brigade Charles de Gaulle avec ses Forces
Françaises Libres, ou encore les gouvernements polonais, hollandais,
luxembourgeois, tchèque... en exil à Londres, cherche
à réunir des moyens humains et à financer la lutte contre l'occupant.
Les
résistants de l'intérieur, à l’instar des Forces Françaises de
l’Intérieur s'organisent en réseaux encore isolés et mènent des actions de
propagande et de renseignement pour les
Alliés.
A
cet éclatement s'ajoutent des motivations diverses.
En
Yougoslavie, le monarchiste
Mihailocitch veut rétablir le roi Pierre tandis que Tito entend instaurer
un régime communiste.
En Allemagne, les étudiants de la
Rose blanche, comme Hans et Sophie Scholl,
luttent au nom de valeurs chrétiennes et humanistes contre le régime.
Le
tournant de la guerre en 1942 et la radicalisation de la politique nazie
gonflent les rangs de la résistance.
Les
réfractaires du STO prennent le maquis et les communistes s'engagent dans la lutte armée.
Moscou
devient la deuxième capitale de la résistance.
La
répression allemande menée par la Gestapo et les SS s'intensifie : le
décret Nacht und Nebel de décembre 1941 permet d’arrêter et de déporter
tous les opposants.
Pour
faire pression sur les populations,
les nazis utilisent des otages ou pratiquent des représailles aveugles, comme après l'assassinat d'Heydrich en 1942, où tous les
villageois tchèques de Lidice furent massacrés.
3 LA
RESISTANCE S'ORGANISE ET PARTICIPE A LA LIBERATION
Les
liens se resserrent entre les résistants de l'intérieur et de l'extérieur.
Les
mouvements de résistance se fédèrent
au point de constituer parfois de véritables armées.
A
l'extérieur, des divisions polonaises et françaises se battent aux côtés des
Alliés.
Dans
l'URSS et la Yougoslavie occupées, les partisans forment des contingents
importants : ils sont plus de 200 000 en Ukraine et en Biélorussie.
Lors
des débarquements et de l'avancée des troupes sur tous les fronts, les Alliés
peuvent s'appuyer sur les résistants
qui harcèlent l'armée allemande : dynamitage
de convois, sabotage de voies
ferrées...
Certaines
régions tentent de se libérer sans l'aide des armées alliées.
Si
l'insurrection de Varsovie en août 1944 est écrasée par les Allemands, l'armée
de libération nationale du communiste
Tito reprend le contrôle de la Yougoslavie.
Dans
de nombreux pays, on retrouve ces résistants
dans les gouvernements d'après-guerre.